Garden sweet garden
Des plastiques propices au farniente
Certes un beau jardin passe par des arbres bien taillés, des haies joliment sculptées, un potager parfaitement entretenu… mais ceci étant fait un jardin est aussi et surtout un lieu agréable où il fait bon se détendre au soleil. Bref un lieu où l’on a envie de ne se préoccuper de rien si ce n’est de son bien-être. Et pour ça, les plastiques sont encore de la partie.
Quand les polymères terrassent le bois
Qui n’a pas jamais rêvé devant une terrasse en bois exotique ? C’est vrai que les grandes lames de bois sont généralement magnifiques et agrémentent à merveille un jardin soigneusement paysagé. Oui, tout cela est vrai à la condition de les entretenir. Tous les ans, il faut les poncer superficiellement puis les traiter et enfin les « reteindre ». C’est long, c’est ennuyeux, cela coûte cher et c’est autant de temps en moins pour la détente ou le jardinage. Il existe désormais une autre possibilité : le bois composite ! Il s’agit d’un mélange de déchets de bois issus de scieries et réduits en poudre, de résines polymères – PVC, polypropylène ou polyéthylène – et de divers additifs – antioxydants, antimicrobiens… Souvent teintées dans la masse, les lames existent en une grande variété de coloris et de textures pour reprendre les veines des essences de bois qu’elles imitent à la perfection.
© fiberdeck
Pour y parvenir, les fabricants pigmentent les lames de façon aléatoire pour reproduire les effets de veinage. Si elles ne sont pas forcément moins onéreuses à l’achat que leurs sœurs en bois, elles sont en revanche nettement plus économiques en temps et en argent car, une fois posées, elles n’ont besoin d’aucun entretien si ce n’est un coup de jet d’eau de temps à autre. Quant à leur durée de vie, il y a fort à parier que leurs propriétaires se lasseront d’elles bien avant l’apparition des premiers signes d’usure.
Le polycarbonate serre les rangs
ne serre, c’est bien plus qu’un outil ! Pour beaucoup, elle est presque un objet statutaire qui décore agréablement un jardin. Ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier sa fonction première : celle de favoriser la culture des plantations en les mettant à l’abri des aléas climatiques. Il y a peu, le verre était encore jugé comme irremplaçable malgré les velléités du polycarbonate. En effet, ce dernier avait le gros défaut de laisser plus facilement passer les rayons ultraviolets que le verre, ce qui n’est pas terrible pour les tomates ou les géraniums. C’était sans compter sur la créativité des fabricants de serres pour qui le polycarbonate a tous les avantages : il est léger, moins onéreux et cent fois plus résistant aux chocs que le verre… Ainsi, loin d’abandonner ce matériau, ils l’ont perfectionné en doublant sa paroi. Aussi appelé polycarbonate alvéolaire, il offre une excellente isolation puisqu’il emprisonne de l’air, un très bon isolant, entre deux plaques de polycarbonate.
Ces panneaux en polycarbonate permettent d’atténuer de 40% la chaleur par rapport à une simple paroi en stoppant 99,9% des UV. Les ventes atteignent des sommets… et les heureux propriétaires, sachant que leurs laitues s’épanouissent, peuvent se consacrer à autre chose.
Des plastiques pour plonger dans le bonheur
ans le sud de l’Europe, la piscine est presque un art de vivre. Longtemps accessibles aux personnes les plus riches, les piscines individuelles se développent et connaissent aujourd’hui encore un fort taux de croissance. Et la marge de progression reste vraiment forte ! Ce sont les plastiques qui sont la cause de cette démocratisation en marche maintenant depuis une trentaine d’années. Grâce à eux, le prix d’une piscine a été divisé par trois. En effet, quelques années en arrière, pour installer une piscine, il fallait, une fois le trou creusé, couler du béton, l’enduire pour le rendre parfaitement imperméable puis poser des mètres carrés de carrelage qu’il fallait de nouveau enduire. Certes ces piscines traditionnelles ont l’avantage de pouvoirprendre les formes les plus délirantes…
Mais c’est bien là leur principale qualité car non seulement elles sont onéreuses - tant à l’achat qu’à l’entretien – mais en plus très fragiles. Les joints du carrelage ne sont pas éternels et il faut faire appel à un professionnel pour colmater les fuites trop fréquentes. Heureusement, d’autres solutions existent !
Le PVC vainqueur toute catégorie
Aujourd’hui, on trouve sur le marché deux types de piscines : la piscine enterrée, la plus noble, et la piscine hors sol (ou semi-enterrée). Constituée d’une structure métallique sur laquelle est tendue une toile de PVC faisant office de bassin, cette dernière est démontable. C’est simple, peu onéreux, efficace mais… avouons-le, pas très joli. Ce type de piscine est souvent un premier investissement et, au bout de quelque temps, nombreux sont ceux qui décident de construire une véritable piscine enterrée.
Deux solutions s’offrent alors à eux. Une piscine monocoque, entièrement préfabriquée en composite polyester/fibres de verre. Une fois le sol creusé, elle peut être montée très rapidement. Toutefois, étant donné que les monocoques doivent faire le trajet de l’usine jusqu’au jardin, elles sont tenues à des dimensions permettant leur transport. Le matériau composite entrant dans sa composition est le même que celui qui sert à construire la plupart des bateaux de plaisance. C’est un matériau inusable et surtout sans entretien. La durée de vie d’une telle piscine est quasi infinie !
Mais, que les amateurs de grands bassins se rassurent, les plastiques, et plus spécifiquement le PVC, sont là pour répondre à toutes leurs envies. Conçu aux Etats-Unis dans les années 1960, le liner est aujourd’hui la solution plébiscitée par les propriétaires de piscines individuelles.
C’est une sorte de grande poche étanche constituée de feuilles de PVC soudées entre elles par soudure haute fréquence et qui s’adapte parfaitement à la taille du bassin. C’est lui qui assure l’étanchéité de la piscine. Si la base de tout bon liner est le PVC, à cela s’ajoutent de nombreux additifs qui vont assurer son étanchéité ainsi qu’une durabilité accrue grâce à des agents antifongiques et antibactériens ainsi que des stabilisants anti-UV. Les professionnels estiment sa durée de vie à une dizaine d’années, ce qu’ils considèrent même comme un avantage supplémentaire. En effet, lors de son changement, les propriétaires choisissent très souvent une autre teinte, ayant ainsi l’impression d’avoir une piscine toute neuve.
Les polymères mettent les piscines à l'abri
On le sait, une piscine, c’est de l’entretien… Pour le minimiser, il faut idéalement recouvrir sa piscine d’une bâche qui évitera que trop de feuilles mortes, terre et autres insectes viennent souiller l’eau. Mais ce n’est pas tout, dans certains pays comme la France, la législation impose la mise en place d’un dispositif de sécurité afin de prévenir les risques de noyade, notamment de jeunes enfants. Enfin, les utilisateurs étaient frustrés de ne pas pouvoir utiliser leur piscine tous les jours de l’année. Et pour cause, même lorsque l’eau est chauffée, il n’est pas très agréable de nager lorsqu’il fait un froid de canard dehors. Ainsi sont apparus les abris de piscine, des structures légères et assez hautes pour autoriser la natation. Ils sont capables d’augmenter la température du bassin de 7 à 10 °C permettant de se baigner d'avril à la Toussaint sans chauffage.
Les plus connus et les plus courants sont sans nul doute les abris en polycarbonate, qui sont finalement assez proches des serres à la différence près qu’ils sont généralement coulissants et que, une fois ouverts, ils se font oublier. Plus original, plus économique, vient ensuite l’abri en PVC. Souple et… gonflable, il est composé d’une structure de boyaux de PVC parfaitement étanches qui, une fois gonflée, forme une sorte de bulle géante protégeant la piscine.
Enfin, et c’est le « must have » de ces dernières années, les abris en textile synthétique. Par rapport aux autres solutions, ils ont le mérite d’être d’une très grande discrétion. Difficile de connaître la composition de ce tissu si ce n’est qu’il est fabriqué à partir de différents polymères. Il s’agit d’une maille ultrarésistante et microperforée pour une aération efficace. Plus angulaires, moins hauts, les nouveaux abris jouent la carte de la discrétion et du design. Seul hic, leur prix, qui est nettement au-dessus des autres types d’abris. Eh oui, certaines solutions restent un luxe mais, après tout, hormis le plaisir qu’elle procure, une piscine reste encore un objet très fortement statutaire…
Et maintenant, on profite
La piscine est propre, les plantes sont taillées, le potager est bêché, les tomates vivent confortablement leur vie bien au chaud dans leur serre… Il est grand temps de profiter pleinement de son jardin. Et là encore les polymères et matières plastiques en tout genre s’emparent du secteur. Ils sont même carrément tendance depuis que les plus grands noms du design les utilisent. Pour eux, ces matériaux comme le polyéthylène emportent tous les suffrages tant ils sont synonymes d’audaces voire de délires. On est loin du temps où la chaise de jardin en plastique était synonyme de bas de gamme et avait pour seul avantage de ne pas être sensible aux agressions du temps. Tout en conservant leurs qualités intrinsèques, les plastiques ont su se réinventer en cassant une image pas toujours flatteuse. Ils sont aujourd’hui à la pointe de ce qui se fait de mieux
Et, selon les designers, ce n’est qu’un début car les prochaines générations de mobilier de jardin vont peu à peu s’emparer des LED pour encore accentuer leur rôle décoratif. Cela promet encore de belles surprises.